Sygercam 2019 : Quatre femmes remportent 18 320 euros, environ 12 millions FCFA du Bantou Entrepreneurial Award
Après trois auditions de 26 candidatures, lundi 9 décembre, mardi 10 et mercredi 11, le jury du prix Bantou Entrepreneurial Award du forum d’affaire « Synergies germano-camerounaises » (Sygercam) a donné son verdict le jeudi 12 décembre 2019 dans la salle principale de la Chambre d’Agriculture à Yaoundé.
Comme il fallait s’attendre, les projets agropastoraux et ceux incluant une touche d’innovation ont pris le pas sur les idées de projets n’ayant pas encore amorcé la phase d’implémentation. D’autres qui y sont déjà seront simplement encadrés dans le cadre d’un cluster pour les 10 premiers projets. C’est d’ailleurs de ce premier lot que 6 projets ont été sélectionnés avant un autre passage au scanner pour obtenir finalement les meilleurs du Bantou Entrepreneurial Award 2019.

Les femmes ont pris le dessus sur les hommes. Ce résultat se justifie par la qualité des présentations féminines, plus concrètes avec un besoin réel de financement immédiat pour plus d’impacts. C’est le cas du duo Mireille Kpwanda et Niquette Belemé, Premier prix projet de « Innovation » : 4 580 euros, soit 3 millions FCFA, un trophée et un certificat. Dans leur cerveau trotte l’idée de produire des aliments pour poissons d’eau douce (Tilapia, silure et carpe). Tout est déjà manifeste dans leur ferme réduite. Il est question de passer à une étape supérieure. Il s’agit de partir d’un recyclage des déchets ménagers afin de produire des asticots dont la farine servira à nourrir le poisson. C’est la forte teneur en protéine de ces asticots qui attirent les deux jeunes dames vers l’élevage de poisson, un secteur qui perd en devises à cause de l’absence d’une véritable industrie locale de production de l’aliment pour les carpes, tilapia et silure, de plus en plus prisés par les ménages.

Thérèse Obelé, Projet de Centre de transformation agro-alimentaire et cosmétique La Grâce. Premier Prix projet de Développement a reçu 4 580 euros, soit 3 millions FCFA, un certificat et un trophée en prime. Le 7ième projet présenté le mardi 10 décembre 2019 porte sur la transformation des produits agro-alimentaires. Cultures vivriers et de rente. Une bonne partie est transformée par les membres d’une association représentée par une dame, près de la cinquantaine. Lors de son passage, elle a présenté des échantillons de son savon naturel au jury constitué de cadres du ministère camerounais de la Jeunesse et de l’éducation civique mais aussi des Camerounais venus d’Allemagne. Si son projet est porté par une association, la promotrice a déjà fait le tour des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale pour la présentation de ses produits.

Madeleine Mbock Akoa, 2ème prix dans la catégorie « Développement » : 4 580 euros, soit 3 millions FCFA, un certificat. Mag-Mady est dans le secteur de la production et commercialisation des produits dérivés du soja. Le business va des brochettes, du pâté, lait de soja et autres variétés sur commande. La demande s’avère très abondante mais, il devient difficile de répondre à cause des techniques artisanales de production. Lors des foires de multiples commandes sont passées mais après, il devient difficile de répondre au besoin. L’unité de production est aussi devenue le lieu de pratique des étudiants de plusieurs institutions de formation professionnelle en plus des formations à la carte.

Lado Ngouana, candidate N°20 est deuxième dans la catégorie « Innovation » et repart du Sygercam 2019 avec un appui de 4 580 euros, soit 3 millions FCFA, un certificat. Elam Energy, qu’elle représente, tient à mettre sur le marché des power-banks. La conception est déjà achevée rassure la jeune en opération de séduction du jury des Bantou Entrepreneurial Award. Il est question pour Elam Energy d’aller au-delà des produits disponibles sur le marché. C’est ainsi que les groupes électrogènes consommateurs de carburant seront remplacés par des groupes électrogènes fonctionnant grâce à l’énergie solaire. Si le prototype est déjà achevé au Cameroun, il est en cours de fabrication à grande échelle en Chine pour une mise sur le marché dès 2020. En attendant, il faut sortir de l’espace coworking où est logée l’entreprise. Il faudra aussi penser à la construction d’un entrepôt pour stocker les équipements.
Pierre Nka